GIROUD, VENI VEDI VICI

GIROUD, UN NOUVEAU CHAPITRE
17 juillet 2021. Olivier Giroud quitte Chelsea par la petite porte et s’engage en faveur de l’AC Milan en échange d’un montant presque symbolique d’une valeur d’un million d’euros seulement. Les supporters de Chelsea ne s’attardent pas sur son départ qui ne suscite chez eux aucune réaction, ni déception… simplement de l’indifférence. D’autant plus que les Blues accueillent en grande pompe un certain Romelu Lukaku quelques semaines plus tard, pour un montant de 115 millions d’euros.
Giroud à Chelsea, c’est déjà de l’histoire ancienne malgré un bilan de 39 buts en 118 matchs et surtout une Ligue des champions gagnée durant cet été 2021, dans la peau d’un remplaçant certes, mais avec tout de même 6 buts inscrits durant cette édition de la compétition.
Du côté du Milan AC, certains accueillent sa venue comme une bonne nouvelle, un joueur d’expérience qui servira au mieux de doublure à Zlatan Ibrahimovic quand ce dernier, âgé de 40 ans, aura besoin de souffler dans les matchs moins importants. D’autre y voient un manque d’ambition des dirigeants rossonneri et auraient préféré un joueur dans la fleur de l’âge à l’image d’un certain Dusan Vlahovic.
Mais manque de budget oblige, le choix de Maldini, directeur sportif du Milan, s’est porté sur Olivier Giroud et ses 34 printemps.
LE NUMÉRO MAUDIT !
Qu’importe pour le champion du monde 2018 qui ne vient pas en terre milanaise en terrain conquis. Comme en Équipe de France ou comme à Chelsea, Olivier arrive en conquérant. Illustration forte de son ambition, son choix de numéro de maillot, le numéro 9, celui du buteur. Une pression difficile à porter sur les épaules. Un symbole tellement lourd à assumer, dans ce club légendaire, que certains le considèrent comme maudit depuis le départ de Pipo Inzaghi.
Au total 10 joueurs se sont succédé avec cet héritage sur le dos. De Fernando Torres en passant par Pato, Higuain ou Mandzukic, tous ont coulé sous son poids avant de finalement prendre la poudre d’escampette. Que dire du cas Piatek ? Le buteur polonais a enfilé les buts durant ses 6 premier mois au club, floqué du numéro 19, au point de convaincre ses dirigeants d’accéder à sa demande de vêtir le numéro 9 qui lui avait pourtant été refusé au moment de sa signature. Un cadeau empoisonné puisque c’est à ce moment-là, comme touché par la malédiction, que l’attaquant s’est éteint. Un nouveau nom à ajouter à la longue liste des joueurs en échec qui ont dû se résoudre à quitter le club.
Peu-importe pour Olivier Giroud, sa confiance en lui est plus forte que les croyances populaires ou autres superstitions. À raison.
VENI, VEDI, VICI
Attendu au tournant, Olivier Giroud a-t-il, une nouvelles fois, su faire changer l’opinion publique à l’heure de faire les comptes en cette fin de saison ?
Plutôt deux fois qu’une. Après un début de saison très prometteur en préparation, l’attaquant a d’abord conforté le peu de personne qui croyaient en lui tout en intriguant ceux qui avaient des doutes. Mais c’est définitivement le 5 février 2022 que l’international français a fini de convaincre tout son monde ainsi que son entraineur. Une date qui correspond au fameux Derby de la Madonnina. Le numéro 9 rossoneri inscrit un doublé qui offre la victoire a son équipe sur le score de 2-1 dans ce match si important pour les supporters. Quelques jours plus tard, le 9 février, l’attaquant récidive avec un nouveau doublé en Coupe d’Italie face à la Lazio Rome. Même les plus sceptiques sont définitivement conquis à l’image de Didier Deschamps qui se décide finalement à le rappeler en équipe de France avec succès.
En cette fin de saison passionnante en Italie, le Milan AC caracole en tête du championnat et pourrait bien renouer avec son glorieux passé en décrochant le sacre qui lui échappe depuis maintenant 11 années. Un succès qui à coup sûr permettrait à l’ancien montpelliérain d’entrer définitivement dans le cœur des supporters milanais, lui qui a su mettre fin à la malédiction du numéro 9 et s’imposer comme titulaire au détriment d’un Zlatan Ibrahimovic trop souvent gêné par les blessures.
Il reste désormais un dernier match au Milan et à Olivier Giroud, face à Sassuolo, pour toucher le Graal et donner définitivement tort à Paolo Maldini qui a tenté de le dissuader de choisir le numéro 9.
Alors, « Veni, vidi, vici », Olivier ? Réponse le 22 mai.
Magnifique article, plein de realite et d’authenticité. Bravo
Merci!